
On est en décembre 1997 et j'ai 8 ans,
Et j’ai aussi un petit frère, 6 jours après mon anniversaire. Jolie cadeau.
Car oui, c’est un cadeau.
Si vous me demandez quels souvenirs j’ai de mon enfance, je vous répondrais : m’occuper de mes frères et soeurs.
Bien sûr, aujourd’hui, je sais que j’ai « juste » participé à la vie active de la maison. Et c’est un cadeau que d’avoir appris cela dès mon plus jeune âge.
Donner le biberon, changer la couche, boire le lait de ma mère qui rester dans les coquilles d’allaitement. Puis, plus tard, aider aux taches ménagères dans la maison.
Oui, parfois je pestais de ne pas être comme mes amis.

Sortir l’esprit tranquille. Sans personne d’autres à penser que moi.
Moi, j’ai toujours eu mes frères et soeurs dans ma tête.
Faut que je vous dises aussi que mes parents se sont séparés quand j’avais 2 ans. Trop petite pour en souffrir. Juste à râler à l’adolescence de ce satané sac que je devais faire un week-end sur deux!
Garde atypique pour l'époque, c'est mon père qui a eu ma garde.
La vie chez mon père était différente. J’avais plus une place d’enfant.
Je n’avais pas à m’occuper de ma petite sœur. Ma petite sœur qui est arrivée 8 ans plus tard.
Je pouvais regarder la télévision et sortir avec ma copine mais obligation de rentrer à 19h !
Je crois que c'est ça le cadre que tous le monde prône : accompagner ses enfants avec ses propres valeurs.
J’ai eu la chance d’avoir un père qui cododote, porte, câline et bisoute à volonté !
Qui joue, ouvre le dialogue et qui est compréhensif, très compréhensif !
Comme cette sortie en Italie que j’ai annulé pour une amourette. Mais un grand amour pour la jeune fille que j’étais à l’époque. Mon père vient me réveiller mais je refuse de me lever. Je ne veux pas aller à cette sortie car le garçon que j’aime déménage dans une semaine et je veux profiter de ses derniers jours avec lui.
Mon père a pesté pour conclure « t’aurais pu me le dire avant, j’aurais pas payé un acompte ».
J’ai pu profiter des derniers jours avec mon n’amoureux !
Compréhensif, je vous dis.
Et moi, j'ai grandi avec le sentiment d'être aimé et respecté.

Alors aujourd’hui, à l’aube de mes 35 ans,
Maman de 2 garçons de bientôt 5 ans et 6 ans, je peux vous dire que j’aime ma maternité.
Même si elle est solo, même si elle est sans relais, même si je peste parfois, même si, même si.
Je sais que rien n’est parfait, et c’est ainsi que l’humanité évolue. Génération après génération.
On a tous vécu des traumas (ou récupéré des traumas de nos ancêtres) et on vit tous notre parentalité avec nos propres défis, nos propres valeurs.
Je crois que c’est ça le fameux « lâcher prise » dont tous le monde parle. Arriver à lâcher sur ce qui n’est pas dans nos valeurs MAIS rester ferme sur nos valeurs.